Paris Toulouse Annecy....

 


Bonjour la Smala-attente, 

La parenthèse se poursuit, encore !...

Ca déménage un peu dans mon quotidien !!!.... Même si je le voulais, je n'ai pas une minute totalement à moi pour continuer mon histoire, juste quelques furtifs moments, mais rien de serein pour en finaliser la suite, tout en donnant le meilleur de moi-même.

Et, ça ne va pas aller en s'arrangeant jusqu'à mi juillet... En effet, le we prochain, je suis à PARIS, le we suivant à TOULOUSE, et encore après à ANNECY... Et puis, dans la semaine, je travaille un p'tit peu, aussi...

Alors, pour te faire patienter et garder le lien, je t'offre encore un texte que j'ai rédigé récemment, lors du stage d'écriture avec Estelle, au Domaine du Taillé en Ardèche. (Pour rappel, si tu souhaites participer à son prochain stage, il reste quelques places pour septembre...)

(https://www.domainedutaille.com/formations-et-stages/stage-decriture-creative-bien-etre-du-26-au-28-septembre-2025/)

L'exercice proposé était le suivant ; il convenait de donner un numéro entre 1 et 28. 
A chaque numéro correspondait une photo, un personnage mis en scène, dont il était suggéré de raconter l'histoire. 
Pour ma part, le premier numéro qui m'est venu à l'esprit a été le 13 (jour de naissance de ma fille). Mais quelqu'un l'a dit avant moi. 
Le deuxième numéro qui m'est venu a été le 9 ; je l'aime bien celui-là, surement parce que je suis née le 29-09. Mais là encore, quelqu'un d'autre l'a pris avant moi. 
Alors, j'ai dit le 1. 
Et cette photo là m'a été attribuée....
 
Enfin, pas tout à fait celle-ci, mais bon, tu vois l'idée ? 
Il a fallu que ça tombe sur moi.😀 Mais, il n'y a pas de hasard !🙏 

Alors, voici le texte que j'ai écrit : 

C'EST DEJA CA !

Et puis le médecin lui a dit :

-       Votre traitement vous fera perdre vos cheveux…

Intérieurement, son sang n’a fait qu’un tour, ce sang bien malmené ces derniers temps. Elle a enfoui sa peur au fond de ses entrailles, même si après cette longue opération de près de 8 heures, ses entrailles étaient bien diminuées, son ventre encore douloureux, une cicatrice allant du plexus solaire jusqu’au pubis, formant une croix avec la cicatrice de la césarienne qu’elle avait eu précisément 27 ans auparavant. Son corps, avec cette croix incrustée dans sa chair, c’était une prière au ciel, un crucifix de son être propre sur son chemin, qui devenait, de fait, un chemin de croix.

Elle a donc enfoui tout ça, et elle s’est dit.

-       Qui vivra verra… Je suis encore là… C’est déjà ça.

Les questions continuaient toutefois à persister, la peur de l’inconnu, ça fait toujours ça…  Allait-elle vivre ? Comment ? Un crâne rasé n’est-il pas systématiquement stigmatisé ?  Allait-elle supporter ces séances de chimio qui allaient lui faire perdre ses cheveux, même si par ces mêmes séances de chimio, le corps médical tentait par là de lui faire conserver la vie.

Le jour J arriva. A peine quinze jours après la 1ere chimio, juste entre Noël et jour de l’an, ses cheveux commencèrent peu à peu à se désolidariser de son crâne. Petit à petit, vraiment, au début imperceptiblement. Il suffisait qu’elle tire légèrement sur une mèche et une multitude de cheveux se détachait, sans douleur aucune. C’est déjà ça.

Alors, chaque soir, à l’occasion d’une détente canapé, elle tirait, tirait, tout doucement, collectionnant un bel échantillon de sa chevelure qu’elle avait mi long et blond. Juste avant d’aller se coucher, elle ramassait alors religieusement sa récolte posée sur la table basse transparente, tout aligné proprement, dans la longueur, mi long et blond. Mais en fait, ça n’avait servi à rien de les aligner proprement, elle ne souhaitait pas en faire une collection… Elle les prenait alors sans en laisser un seul, et elle les jetait à la poubelle.

Il lui en restait encore pas mal… C’est déjà ça…

Mais, au bout de trois jours de ce régime, (c’est dingue le nombre de cheveux sur un crane !) elle décida d’aller chez le coiffeur de l’Institut Médical du Cancer pour tout couper, tout raser, comme pour faire table rase du passé, comme pour symboliser une nouvelle naissance.

De suite, elle s’est trouvée très belle. Elle avait découvert son crâne, dans tous les sens du terme. Et elle l’a aimé, ce crâne. Un crane n’est pas ridé. Ca la rajeunissait. C’est déjà ça…

Pour ne pas heurter l’œil de tout un chacun, elle adopta au quotidien les chapeaux, les casquettes, les foulards.

Personne ne s’est heurté de son crâne rasé caché, mais tout le monde s’est émerveillé de son sourire solaire.

Et puis, des cheveux, ça repousse… C’est déjà ça ! 





Paris, Toulouse, Annecy, je sais que tu ne m'en voudras pas d'être par monts et par vaux, 
ce qui signifie qu'on est VIVANT !
C'est déjà ça...😅 

A bientôt, 
Sandrinelle

Commentaires

  1. Très beau texte... et on sait qu'il y a du vécu ! Dis donc, dans ton programme de vivante n'aurais tu pas oublié l'étape Perpignan ? 🤔 ...

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  2. Magnifiquement écrit ! Merci .Mer

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