Un train sec.

 



Bonjour la Smala-habitude,

Je suis sur le chemin de l’école. Peu sûre de moi, j’ai des doutes sur les résultats du dernier contrôle de conjugaison. Les dés sont jetés ou bien pipés, la note sera ce qu’elle sera. Et pour me mettre sur le chemin du dévoilement comme pour me croire devin, avançant le regard au sol, je me dis : « Si j’arrive à ne pas marcher sur les traits des dalles, là, alors ma note sera au top… ». Une Croyance, chez moi.

Je marche, je cours, je monte précipitamment les escaliers, j’écoute, j’entends, je suis tendue vers le son de mon souffle comme pour me prouver que tant qu’il est là, y’a d’la vie, y’a d’la joie. Je précipite le rythme, (à l’époque où c’était encore possible, quand je courais…), je sens monter en moi une émotion, celle de l’enthousiasme de la liberté à se mouvoir au-delà des limites, j’entends au loin comme les basses d’une rêve partie… un son sourd : Toc…toc…toc…, un son sourd et lointain… Mais non, il n'y a pas de fête alentour ! Je suis juste essoufflée d’un rien, (imprégnée encore des produits « chimiotiques »), c’est juste mon cœur qui résonne et raisonne plus que de raison aux quatre coins de mon être. Alors j’écoute battre son rythme et je bas sa mesure, heureuse qu’il puisse (encore) le faire. C’est d’Usage, chez moi.

Au-dessus des montagnes, un groupe de randonneuses. (J’en suis, Chouchou !...💓). Sur les crêtes, comme sur la fragilité de l’instant, le levé majestueux du soleil se fait attendre… Y arrivera-t-il encore, cette fois-ci ? Va-t-il nous faire faux bond ? Bien sûr qu’il est légitime de se poser la question quand on connait l’impermanence des choses et combien se trouve malmené notre environnement ; le Roi Soleil peut bien nous faire cette mauvaise blague (avant que la tête de notre escadrille ne roule au sol ) Pour prendre du bon temps, je prends le temps de mettre en scène les nuages ; j’y vois là, suspendu, un profil de Mickey, ici un dinosaure, un chien couché ou un trèfle à quatre feuilles. Tout s’estompe vite, tout fond, au fond comme le fait l’effet de la vie. Je lis dans les nuages des possibles autres réalités. C’est Habituel, chez moi.

Opérée récemment de mon œil droit, je n’ai pas retrouvé tout mon champ visuel. Je chante quand même les bienfaits de voir encore et je joue de mon nom pour faire des blagues faciles à ce sujet, celle notamment de regarder la réalité en face ; il reste précieux, cet œil, quand même ! Comme dirait l’autre, on n’en a que deux ! (N'est-ce-pas, Manou ?...😂). Alors, quand je suis au soleil, l’attendant se lever, animant les nuages, respirant en conscience le cœur battant, comme si je voulais le protéger, cet œil, je le ferme à demi pour l’économiser. Il faut encore qu’il me tienne quelques années. Instinct de survie. C’est un Réflexe, chez moi.

La Croyance, l’Usage, l’Habitude, le Réflexe sont souvent associés à l’être comme un garde-fou pour ne pas sortir de la norme, un garde-fou pour garder le fou en soi.

Mais c’est tout le contraire… Il faut sortir le fou de soi malgré tout et ça se revendique ! Aux Croyances, aux Usages, aux Habitudes, aux Réflexes, on y est tous assujettis, quoiqu’on en dise. Ça rassure, ça réchauffe, ça donne une forme, ça scande notre permanence face à la vertiginosité de l’impermanence existentielle, tant qu’on existe…

Oui aux Croyances Bienfaitrices, aux Usages Bienheureux, aux Habitudes Bienfaisantes, aux Reflexes Salvateurs, Henri, aux tics de toute sorte qui ne nous empêchent pas de sortir du cadre et de nos zones de confort, loin s’en faut. Ils constituent nos différences et apportent de la richesse à nos échanges.

Je me revendique de ouf Miss Tics !!... 

Et toc !...

 

J’écris le texte ci-dessus, ce jour. Et puis, en tapant " Miss Tic " sur Internet, je me souviens que je connais cette artiste des rues. 

Miss Tic pratiquait l’art graphique des messages au sol ou sur les murs, représentant souvent une femme brune accolée à des aphorismes et des jeux de mots. Rien de moins pour me plaire….

Elle est morte d’un cancer en mai 2022 ; c'est en juin 2022 que j’ouvre ce blog (un an déjà…). Elle avait 66 ans ; je suis née en 1966… Rien de moins pour faire écho…

Les quelques œuvres ci-dessous, c’est ma façon de lui rendre « haut mage », pour la première année de sa disparition…

 

 Des mots cœurs 



Mieux que rien, c'et pas assez


Mon corps est un chant de bataille  

C'est la vie, ça va passer


Sandrinelle



 

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Commentaires

  1. J'adorais mettre en scène les nuages avec les enfants lorsqu'ils étaient petits....personne ne voyait la même chose et on insistait en disant:"mais si tu ne vois pas..."Que de souvenirs m'a fait rejaillir ce joli texte. Des gros bisous, nous partons demain😉😘

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  2. Hello ma jolie Sandrine,
    il y a une douzaine de jours je, randonnais sur l'Aubrac avec Claire, l'une de mes sœurs, sur la semaine. C'était top. En une fin d'après-midi, à l'étape, j'ai déliré sur le ciel, bien chargé, et j'y ai vu une énorme crevette, un dragon qui se transformait en chien puis en chat, des têtes de vieux sages et d'autres formes moins précises mais très jolies. On voit aussi plein de choses dans les arbres, particulièrement dans les vieux troncs plus très en forme. Mon imagination y vogue avec bonheur.
    Merci pour tes écrits et ravie de voir que tu vas de mieux en mieux.
    Bisous.

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  3. Et j'aime beaucoup les dessins de Miss Tic.

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