Des gènes errants - Clap 11 - Soleil

 

Bonjour la Smala-vie-comme-au-cinéma   (Clap 11)

Encre et plume sont tellement mes amies qu’elles me collent… Je n’arrive pas à m’en défaire !

Bon, OK, pour tout te dire, je trouve que, « Encre et Plume », ça fait mauvais dessin animé.

En fait, mon meilleur ami en ce moment, j’avoue, c’est le clavier, Christian !  

Allez, j’y retourne !

Tu viens ?

 

« Marie-Jeanne et Ludivine sont dans le petit bureau de l’assistante sociale. Régulièrement, elles y ont rendez-vous.

Dans ce bureau, tout est accueillant pour les enfants, tout est coloré, attrayant, attirant, confortable, à leur portée. Elles dessinent, elles lisent, elles parlent avec la dame. Parfois, il y a d’autres enfants. Parfois, il y a d’autres dames aussi. Mais celle qu’elles voient le plus souvent quand elles viennent, c’est Mélanie, une grande femme blonde aux yeux rieurs et à la voix douce.

Ludivine aime dessiner et sur tous ses dessins, le soleil règne en maitre, sa place y est prédominante.

Pour de vrai, dehors, le soleil rend cru toute chose, il réchauffe et brûle à la fois. Cet astre est paradoxe.

Pour de vrai, dehors, toutes les courbes, les reliefs, les contrastes, les couleurs sont exacerbés, mis à découvert, à nue par ce soleil dardant, qui éclaire tout comme il est, étincelant au fond du ciel.

Sous les soleils que dessine Ludivine, elle essaie de donner des courbes, des reliefs, des contrastes des couleurs, à ses dessins, mais elle n’est pas bien douée pour ça, même si Mélanie, l’assistante sociale, l’encourage de sa voix douce et lui dit qu’ils sont splendides, ses dessins. Elle voudrait montrer comment le monde est beau sous le regard et la lumière du soleil.

Ce qui est juste gênant avec lui,  c’est de le fixer dans les yeux. Soutenir son regard est insoutenable. Si Ludivine se prend à le faire, ça ne dure jamais bien longtemps, elle s’arrête très vite et puis après, elle conserve ce gros cercle jaune derrière ses paupières fermées, en sur-impression, longtemps, comme fixé au fond de sa rétine.

Elle l’a appris à ses dépens ; elle est certaine que c’est pour ça que ses yeux sont devenus délavés, bien trop clairs. Elle a comme l’impression d’une transparence à travers ses yeux, la certitude que tout le monde est au courant de ce qu’elle pense. C’est peut-être bien pour ça qu’elle ne parle pas beaucoup.

Mélanie, l’assistante sociale, elle, lui parle toujours de façon enjouée et aussi comme si elle avait à faire à une petite cruche. C’est comme ça que Ludivine se sent, ici, dans cet espace accueillant et confortable. Mais Ludivine saisit tout, comprend chaque chose au fond d’elle, incapable toutefois de le montrer, de le démontrer, d’échanger, tout comme ses dessins qui passent à côté de ce qu’elle ressent. Les mots lui manquent et ses dessins tournent en rond. Elle ne dessine que des soleils ronds et le reste reste moche, ça ne ressemble à rien, sauf à des soleils.

Ce jour-là, l’assistante sociale, est assise sur un petit tabouret à côté de Marie-Jeanne qui, elle se refuse à dessiner. Marie-Jeanne préfère lire. Elle ne parle pas beaucoup non plus. Pour Ludivine, Marie-Jeanne est un modèle, c’est sa grande sœur qui sait lui montrer que c’est elle qui est la plus grande, qui mène la danse et donne le rythme. Parfois, ça l’agace Ludivine, elle se sent entravée dans sa liberté d’être elle-même. Et tout  comme les concours de pleurs pour lesquels elle est solidaire avec sa sœur, elle est encore moins loquace que d’ordinaire avec Mélanie, quand bien même cette dernière reste toujours aimable. Ludivine et Marie-Jeanne font des concours de silence, en connivence, solidaires. Mais Ludivine dessine, quand Marie-Jeanne lit. En silence. A travers ses dessins et ses soleils, Ludivine, c’est là que se situe sa liberté d’être. Rien que des soleils.

Aujourd’hui, le soleil est central sur la page et de jaune, l’astre est passé au noir.

-           Oh Ludivine, magnifique ton soleil, mais pourquoi il est noir ? Un soleil, c’est jaune, non ?

-           Ben non, aujourd’hui, il est noir pac’qu’y a des nuages, de l’orage et du tonnerre…

Dehors, pour de vrai,, toutes les courbes, les reliefs, les contrastes, les couleurs sont exacerbés, mis à découvert, à nue par un soleil dardant, qui éclaire tout comme il est, étincelant au fond du ciel.

Aucun orage. En apparence…

 

La suite dans quelques jours ?

 

Sandrine L

Ecrivant

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