Chaud devant … iceberg en vue !

 




Bonjour la Smala-apparence,

Mes yeux sont à la surface de la ligne d’eau. Tout le reste de mon corps est immergé. Je regarde à droite, à gauche, je tourne sur moi-même, dans un mouvement fluide, lent et léger, donnant au champ de l’onde un impalpable tremblement, imperceptible, subtil. Seule ma tête émerge et de loin, on doit la confondre avec une de ces bouées qui réglementent les limites de nage à ne pas franchir. Ma tête déchevelée, c’est un caillou qui flotte.

Là où je suis, je n’ai pas pied. Et oui, on n’est pas toujours maître de tout ! Alors, pour maintenir ma flottaison, je palme vigoureusement de mes jambes en un mouvement incessant, terrorisant sans doute une multitude de planctons, floutant l’eau des profondeurs tout autour de moi, au risque d’alerter un poisson belliqueux de ma présence.

Rien que cette idée me donne l’envie de me précipiter, ailleurs, vite, en dehors, à l’abri, sur la terre ferme, les pieds au sec, le corps au chaud, ma tête recouverte d’un chapeau qui me sied, à défaut de mes cheveux envolés. Rien que cette idée de peur me donne l’irrésistible envie de précipiter les choses au bord du précipice, éviter le danger en accélérant le temps pour ne pas qu’il me rattrape, hors de l’instant… Mais ça, c’était avant…

Maintenant, j’ai pouvoir de me calmer. Dans chaque souffle conscient, j’éloigne les requins et autres prédateurs marins de mes pensées et continue à palmer en confiance le fond de l’eau pour que mes yeux demeurent à la surface, le regard droit devant, sur le sillage de mon chemin, le gué de ma route, gaie et enjouée.

De temps en temps, je me soulève pour sortir le nez de sous l’eau et respirer une bonne goulée d’air ambiant. Tout mon corps en est reconnaissant ! Il se gonfle d’un bonheur indicible, ouvrant mes côtes, fortifiant mon diaphragme, réceptacle de vie, me rendant solide et puissante.

C’est dans ce souffle attentionné que je prends conscience des sensations apaisantes de toute cette eau sur mon corps, sa caresse protectrice, sa fraicheur réconfortante, sa limpidité translucide, son glouglou rassurant, le bonheur de l’instant, la vie dans son essence, les sens en action.

Mon corps est iceberg des profondeurs. Seule ma tête-caillou émergeante est visible, symbole de l’apparence. Mais mes trésors sont dessous, dans mes abysses et n’appartiennent qu’à moi. Parfois, un Titanic adverse peut me heurter. Mais, on la connait l’histoire du Titanic ; incapable de résiste à la solidité de l’iceberg, il laisse sa peau, sa coque et ses trésors échoués. Et l’iceberg  les prend pour lui, enfouis tout au fond et tout autour, comme des preuves gagnantes sur les adversités rencontrées.

Je me sens iceberg, les yeux sur la ligne d’horizon, le corps dans l’instant. Parfois, je vois un bateau fondre sur moi. Fondre, dans toute sa signification… : il est là, puis, il n’est plus là, à l’image de l’impermanence ; je suis iceberg confiant, iceberg force, iceberg tranquille. Je peux palmer le fond de l’eau, je sais que les trésors qui sont au fond tout autour de moi, et que parfois j’effleure du bout du souvenir, sont autant de preuves de mes réussites face à ce que j’ai su affronter.



Il m’arrive aussi de lever les yeux de la ligne d’eau, de mon gai chemin pour observer les astres…

Des astres…

Désastre écologique…

Alors, je prie contre le réchauffement climatique ; manquerait plus que ça que moi aussi, je fonde dès à présent !

 

L’adversité explore les parties les plus profondes de notre être, et ce, qu’on le veuille ou non.

Une jolie phrase de Jung, pionnier de la psychologie des profondeurs, explicite bien ça :

« Ce que tu nies te soumet, ce que tu acceptes te transforme ».

Ce qui se voit est apparence, mes trésors sont mes expériences.

 

Sandrinelle

(Qui « met ta fort » et « part à bol », 

comme souvent…)


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Commentaires

  1. Très beau texte. Plein de vie et d espoir..

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  2. J'aime beaucoup ce texte ! On pédale comme un canard parfois dessous pour rester en équilibre... ça ne se voit pas toujours parce qu'on peut le faire avec le plus beau des sourires..mais celui qui pédale ... sait ! Il sait l'énergie que cela demande. La maîtrise de la respiration dans la conscience de l'instant présent est un allié qui permet de canaliser l'énergie.... toi tu possèdes ça mon joli iceberg !

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