Mon corps sait, ma mémoire se râpe, elle…

 



Bonjour la Smala-amour-toujours,

En vouloir inlassablement plus, en chose, en temps, en corps… Hélas, tout ne suit pas. Et la disparition de la mémoire est un indice... Dans ces situations, peut-être notre être s’économise pour aller au bout, libéré des entraves, pour un meilleur envol, comme un trait de fusain qui s’étiole sur la fin, pour disparaitre à jamais. 

Ce petit texte s’adresse à ceux qui s’y reconnaîtront. Et aussi à ceux qui se souviennent qu’un jour ils ne se souviendront peut être plus, non plus. 

 

Sortir des sentiers battus. Oui, il faut en sortir de cette violence des sentiers battus, il me faut aller à la rencontre de l’inconnu, pour ensuite en faire un connu. Oui, dans l’intervalle, oser aller à la rencontre de ce que je ne connais pas, en dehors de ma zone de confort, en dehors de ce qui me rassure, et qui rassure tout le monde ; aller au-delà de ma mémoire, sans mémoire, donc.

Le temps sent bon la sève de pin et le vent qui emporte tout, amène à la conscience de mon odorat la mémoire olfactive de ce que j’ai déjà senti, un jour, avant, il y a longtemps peut-être, éveillant sur l’instant une partie de mon cerveau en berne.

Je suis renvoyée à un moment donné, qui ne m’est plus donné ; je ressens, mais ne me souviens pas. Un moment fuit, enfuit, enfouit dans les confins profonds de mes souvenirs, à la limite de sa zone d’inconfort, loin, coincé dans un tiroir de ma commode. Commode, mémoires, armoires, armes à moi. Ça m’incommode, ça n’est vraiment pas commode de perdre la mémoire. Et pour moi, et pour eux, tous, ceux-là même qui prennent soin bienveillamment et bien vaillamment de la fuite de mes souvenirs, de mes fuites, de ce que je suis.

Mais, ne suis-je que ça ? Fuites ? Mémoire ? Fuites de mémoire ??

La réalité m’aspire en un gouffre sans fond que je confonds avec la fin. Je suis déjà en au-delà, abandonnant les liens terrestres, tissés tout au long de ma vie, avec Amour, Hasard, Enthousiasme. Ou pas.

Je n’en peux plus, de tout, de rien et il n’y a pas que ma mémoire qui est en berne…

Je décide de plonger dans le réel inconnu d’une non mémoire, comme un non mémorial, quelque chose à ne pas célébrer, à ne pas regretter, l’éloignement avant l’envolée finale.

A l’intérieur de mon être, au plus profond de mon âme éternelle qui a déjà pris son envol, je délire et délie avec fracas ces liens terrestres tissés tout au long de ma vie, avec Amour, Hasard, Enthousiasme. C’est sûr. Qu’ils en soient surs, tout ceux qui m’entourent, me cocoonent, prennent soin de moi et de mes failles et fissures.

Mais, là, las, je m’allège pour plonger plus léger dans le rien, le néant, l’après. Je veux croire en une nouvelle naissance.

A dessein, ma mémoire m’alourdi(e), détournant cet envol ; puissent-ils le saisir et me laisser partir, en toute quiétude, n’ôtant rien des solides liens terrestres tissés tout au long de nos vies.

Avec Amour, Hasard, Enthousiasme.

Je les ai aimé, les aime et les aimerai à jamais. Qu’ils en soient confortés…

 

Sandrine L

 (qui dédicace ce texte  plus particulièrement aujourd’hui à Cathy 

et puis aussi à Sophie M, Laurence P et tous ceux qui s’y retrouveront)



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