Boire ou écrire, il faut choisir....




Bonjour la Smalaaaaaalcool !

Certes, la page blanche peut donner le vertige. Et pourtant, quand je m’’y lance, elle peut m’ouvrir des possibles. Et là, je me sens légitime.

C’est exactement ce que je ressens quand je commence à vouloir écrire.

 

Je suis écrivain.

Ecrivaine, plutôt. Ça me va mieux ; ce mot résonne à mon oreille comme la possibilité et l’illégitimité tout à la fois.

Ce mot, « écrivaine », il parait vain. Et c’est parfois si vain d’écrire. 

D’abord le vertige de la page blanche (que je parviens à contourner) et puis, le côté vain de la chose (Mais qui me lis… Eh ?? Vous êtes là ?? Personne ne répond… L).

Il faut en vouloir, hein…

Parfois, ça me fait comme quand on se noie dans un verre d’eau. Mais l’eau n’enivrant pas, je préfère boire du vin.

J’écris et bois du vin. Voilà, je suis écrivaine, buveuse de vin.

Écrivaine ? Pas de veine… Aujourd’hui, la page blanche me donne vraiment le tournis. Je me fonds dedans sans pour autant fondre de plaisir.

Alors, d’émotion, de ras le bol ou pressée de pouvoir parler à la page immaculée, je prends mon verre à pied, assise, et j’avale une petite gorgée de vin.

......C’est sûr, ça va me motiver pour faire mon boulot d’écrivain en veine d’inspiration.

Et des bouleaux, combien a-t-il fallu en abattre pour que je puisse noircir tous ces papiers brouillons que je déchire au fur et à mesure de mon insatisfaction. Bonjour la planète !

Je veux sortir ce que j’ai à sortir, mais je ne veux rien vomir ; non, vomir, ça ferait désordre ; on pourrait croire que je suis bourrée…

Je veux plutôt donner de l’ordre à mes idées, donner du rythme à mon histoire, de la musicalité aux mots que je choisis d’assembler. Je veux donner de l’émotion à mes lecteurs et que ça pète, que ce soit chouette, que ça ait l’air de quelque chose, qu’on me repère dans mon repère.

Mais, d’effroi et de désespoir, engluée dans mon incompétence, je saisis à nouveau mon verre à pied. 

Et hop, je m’offre une bonne goulée de rouge sur ma langue avide, comme un p’tit coup derrière l’gosier…

                                     .....  

J’en ai ras de bol de me faire mal à chercher au fond de moi. Ça me renvoie à quand j’étais petite et que mon père me remplissait de lait mon bol à ras, au petit déjeuner. C’était un jeu pour nous deux. En y repensant, je bois du petit lait. Le jeu consistait à approcher les lèvres au bord du bol et par une aspiration tout aussi subtil qu’habile (kabyle ? Ah ça, là….😉 C’est un petit clin d’œil aussi subtil qu’habile à une personne qui, si elle me lit, se reconnaîtra 👀…) ; on devait parvenir à réduire la quantité de liquide sans en mettre une goutte sur la nappe. Ça nous faisait bien rire…

Mais là, Papa n’est plus et le bol à ras ou le ras le bol me met plus en rage qu’en joie.

Quelques lignes supplémentaires sur la page blanche, quelques mots mal assemblés et…, allez, viens, viens donc, mon verre à pied, mon verre à moi, mon verre à soi… A pied ou en voiture, je vais te faire voyager d’une belle rasade, direction le fond de mon gosier !…

       .....

Je suis pressée, oui, pressée comme un citron, non pas d’arrivée à parvenir de finir ce que je n’arrive pas à commencer, mais pressée par le temps qu’on m’impose… Les pressés n’ont pas de jus, c’est bien connu. Ça me fatigue quand il faut finir vite. Mais faut finir ! Bientôt, mon éditrice, (ah, la presse, la poisse), elle va sonner le glas ; elle attend mon œuvre, mon chef d’œuvre, mon hors d’œuvre, ma bonne cuisine, accompagnée d’un bon cru, dans un joli verre à pied.

Mais c’est pas l’pied, c’est même cuit. J’y ai bien cru, pourtant…

C’est bientôt l’heure et je n’ai toujours pas ma chute. Normal, je suis ivre d’avoir trop bu, sans pour autant avoir atteint mon but.

C’est l’ivresse qui me fait croire que je peux encore y arriver…. L’ivresse me mène droit vers le champ des possibles légitimes.

Ou des légitimes possibles….

Ou des jolissimes mobillisses

Ou des pogétimes lessibles…

ouh… ouh… ça patine… Je grois gue chai trobu….

 

Ah... Non... oui... oui ! je l’ai… ! Génial ! Voyez donc….

Soudain, je trouve le mot qu’il faut…

Je ne suis pas écrivain, ni écrivaine.

Je suis auteur !...

Hauteur….

Ben oui, avec tous les verres que je me suis sifflés depuis le début, j’en ai pris de la hauteur !

......

Voilà, maintenant, je l’ai, ma chute…


Sandrinelle

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